Selon un projet de loi de financement de la Sécurité Sociale voté par l’Assemblée Nationale le 28 octobre 2016, les médecins de l’hôpital pourront dorénavant travailler jusqu’à l’âge de 72 ans. Proposé par le gouvernement, cet amendement est néanmoins valable dans certaines conditions.
Un amendement soumis à certaines conditions
Il n’y a que quelques médecins qui sont concernés par cet amendement. En effet, sous réserve de l’aptitude mentale et physique des intéressés, ce sont le chef de service, le chef de pôle, le président de la commission médicale d’établissement qui accordent ces exceptions. Dans le cadre d’un contrat annuel renouvelable, ces dernières permettent ainsi aux professionnels de ce domaine de continuer à travailler pendant deux demi-journées par semaine.
Une réponse aux besoins des hôpitaux
Cet amendement au projet de loi de financement de la Sécurité Sociale suggéré par le gouvernement, a été voté par l’Assemblée Nationale pour répondre aux attentes des hôpitaux. En effet, selon le ministre de la Santé Marisol Touraine, ceux-ci ont besoin de l’expertise et des compétences spécialisées développées par certains praticiens, notamment hospitalo-universitaires. Ces derniers sont des références dans leur domaine, surtout quand ils ont atteint la limite d’âge.
Ces professionnels pourront ainsi malgré leur âge contribuer à la célébrité scientifique des établissements en prenant part aux activités de recherche et de consultations dans le cadre du cumul emploi-retraite.
Décalage de l’âge de retraite des médecins hospitaliers
Il faut tout de même savoir qu’en mars 2015, dans le cadre d’un amendement à la Loi Santé soutenue par Marisol Touraine, l’âge du départ à la retraite des médecins d’hôpital a été reculé de 68 à 72 ans. Cette mesure a été prise pour conserver la qualité de prise en charge et pallier par la même occasion au choc démographique dans les établissements publics de santé. Elle avait déjà effrayé certains à l’époque, et avec ce nouvel amendement, les polémiques vont bon train. Le député UDI Francis Vercamer considère ainsi ce texte comme une ironie venant de professionnels insistant sur l’âge de retraite à partir de 60 ans.
Le nouveau statut de praticien qui remplace celui de titulaire s’adresse au médecin qui devra se charger de remplir les trous des plannings des hôpitaux. Ce statut a été créé par le projet de loi Santé qui a plafonné les revenus des praticiens temporaires pour plus de rigueur et de transparence dans le recrutement de ceux-ci. Avec ce recul de la limite d’âge des médecins hospitaliers à 72 ans et les autres mesures prises précédemment, il ne sera plus nécessaire de recruter 6000 médecins intérimaires sur le marché.
Toutefois, le directeur général de la Fédération hospitalière de France (FHF) signale que les praticiens ne doivent pas estimer que cette mesure doit être systématique pour chacun d’entre eux. Elle doit s’inscrire dans un projet d’établissement en accord avec l’hôpital.